Si j'ai entamé un autre roman de Karine Giebel si vite, c'est parce que je dois la rencontrer le 12 mai dans une libraire de Toulon. Comme je n'avais lu que son dernier roman, "de force", je me suis dit que la conversation serait plus intéressante si je découvrais d'autres de ses livres . J'ai donc lu "chiens de sang" en lecture commune avec Anne-Sophie, et tout de suite après, celui-ci. J'en ai d'autres en vue, dont deux dans ma PAL, mais j'ai choisi ceux-ci pour leur courte taille qui me permettait de les lire rapidement, avant le jour J.
Résumé
Istres-Marseille. Pour Jeanne, la vie est ponctuée par cet aller-retour ferroviaire quotidien entre son travail de gratte-papier au commissariat et la maison de sa mère. Elle attend néanmoins qu'un événement vienne secouer le fil de son existence: un regard, enfin, du capitaine Esposito ? La résolution, peut-être, de cette affaire de serial killer qui défraie la chronique phocéenne ? "Vous êtes si belle, Jeanne Si touchante et si belle." Ce soir-là, une lettre, glissée entre deux banquettes, semble combler toutes ses espérances. Un peu trop, même. Car derrière le mystérieux soupirant se cache le meurtrier tant recherché par la police. Commence alors une correspondance amoureuse qui, pour Jeanne, n'aura de terminus qu'au bout de l'enfer...
Mon avis
Il n'y a que trois personnages principaux dans ce roman, même si quelques autres, secondaires, sont évoqués.
Dès les premières pages, on plonge dans le quotidien de Jeanne. C'est une jeune femme qui vit à Istres, une petite ville aux abords de Marseille, où elle travaille depuis un an, dans un commissariat. Ce qui saute aux yeux, c'est la personnalité torturée de celle-ci: elle souffre de tics, pour ne pas dire de TOCs, avec l'exemple que l'on retrouve tout au long du livre et qui incarne un peu ses angoisses: elle ne peut s'empêcher en permanence de vérifier si son sac est bien fermé. Elle vit toujours avec sa mère, et est enfermée dans un quotidien ritualisé à outrance, rythmé par ses incessants trajets en train, matin et soir. Elle ressent une profonde solitude, et sa personnalité semble la condamner à vivre cette condition à perpétuité. On pressent chez elle une grande souffrance psychologique, et peut-être même une maladie psychiatrique. Dédoublement de personnalité, crise de violence physique, sommeil perturbé avec recours aux somnifères...
Même si le roman tourne essentiellement autour du personnage de Jeanne, l'auteur a opté, de temps à autre, pour le point de vue d'un autre protagoniste: Fabrice Esposito. C'est un capitaine de police, qui travaille dans le même commissariat que Jeanne, et enquête sur une série de meurtres commis dans la région. Bel homme, il attire Jeanne mais elle pense ne pas exister à ses yeux, ne se jugeant pas assez bien pour lui. Au cours du roman une relation va naître entre eux, mais qui sait où elle les mènera...
Enfin, le personnage éponyme, Elicius, que l'on ne découvre qu'à travers ses missives. Et ses actes, parfois évoqués par les autres personnages, mais très peu. Jusqu'au dénouement final.
Un dernier personnage, qui n'est pas présent physiquement, se doit d'être évoqué, car il est omniprésent. Dans les pensées de Jeanne, dans ses rêves... Qui était Michel pour Jeanne? Que représentait-il? Et surtout, pourquoi n'est-il plus là? L'a-t-il quittée, a-t-il disparu, est -il mort? De nombreuses questions, et autant de réponses que le lecteur espère obtenir.
Outre des personnages passionnants, l'action se présente ainsi; Un jour, lors d'un de ses trajets en train, Jeanne découvre une lettre, coincée près du siège qu'elle occupe la plupart du temps, qui lui est adressée. Elle est signée Elicius. Émue par la prose de son auteur, qui lui déclare son amour, Jeanne ne tarde pas à comprendre que celui qui l'a touchée, lui a fait espérer un terme à sa solitude, n'est autre que l'auteur des meurtres qui secouent la région...
Le roman est ponctué par deux éléments, d'ailleurs tout deux évoqués dans le titre:
- Les trajets en train, qui, toujours les mêmes, semblent toujours différents, narrés par la protagoniste. Chaque jour, les mots diffèrent pour décrire ces paysages très présents, et même la météo semble refléter ses humeurs. Le soleil quand elle lit l'amour d'Elicius, plus tard un temps gris et morne quand la situation se dégrade (je ne vous en dis pas plus...)
-Les lettres d'Elicius aussi, qui donnent un sentiment d'inéluctabilité et créé un suspense prenant: la lettre sera-t-elle là? Que contiendra-t-elle? Jeanne va-t-elle prévenir le capitaine ou mener plus avant ce jeu de séduction malsain.
C'est un roman intriguant, dans un climat pesant, et si l'on sait quasiment dès le début ce qui risque d'arriver, on n'en a pas moins envie de tourner page après page pour découvrir ce personnage singulier, son passé, et son avenir. Pour comprendre aussi ce qui a mené à cette situation, et ce qui en découlera. Un thriller psychologique très agréable écrit par une auteure dont j'apprécie découvrir la plume au fil de mes lectures.
Même si le roman tourne essentiellement autour du personnage de Jeanne, l'auteur a opté, de temps à autre, pour le point de vue d'un autre protagoniste: Fabrice Esposito. C'est un capitaine de police, qui travaille dans le même commissariat que Jeanne, et enquête sur une série de meurtres commis dans la région. Bel homme, il attire Jeanne mais elle pense ne pas exister à ses yeux, ne se jugeant pas assez bien pour lui. Au cours du roman une relation va naître entre eux, mais qui sait où elle les mènera...
Enfin, le personnage éponyme, Elicius, que l'on ne découvre qu'à travers ses missives. Et ses actes, parfois évoqués par les autres personnages, mais très peu. Jusqu'au dénouement final.
Un dernier personnage, qui n'est pas présent physiquement, se doit d'être évoqué, car il est omniprésent. Dans les pensées de Jeanne, dans ses rêves... Qui était Michel pour Jeanne? Que représentait-il? Et surtout, pourquoi n'est-il plus là? L'a-t-il quittée, a-t-il disparu, est -il mort? De nombreuses questions, et autant de réponses que le lecteur espère obtenir.
Outre des personnages passionnants, l'action se présente ainsi; Un jour, lors d'un de ses trajets en train, Jeanne découvre une lettre, coincée près du siège qu'elle occupe la plupart du temps, qui lui est adressée. Elle est signée Elicius. Émue par la prose de son auteur, qui lui déclare son amour, Jeanne ne tarde pas à comprendre que celui qui l'a touchée, lui a fait espérer un terme à sa solitude, n'est autre que l'auteur des meurtres qui secouent la région...
Le roman est ponctué par deux éléments, d'ailleurs tout deux évoqués dans le titre:
- Les trajets en train, qui, toujours les mêmes, semblent toujours différents, narrés par la protagoniste. Chaque jour, les mots diffèrent pour décrire ces paysages très présents, et même la météo semble refléter ses humeurs. Le soleil quand elle lit l'amour d'Elicius, plus tard un temps gris et morne quand la situation se dégrade (je ne vous en dis pas plus...)
-Les lettres d'Elicius aussi, qui donnent un sentiment d'inéluctabilité et créé un suspense prenant: la lettre sera-t-elle là? Que contiendra-t-elle? Jeanne va-t-elle prévenir le capitaine ou mener plus avant ce jeu de séduction malsain.
C'est un roman intriguant, dans un climat pesant, et si l'on sait quasiment dès le début ce qui risque d'arriver, on n'en a pas moins envie de tourner page après page pour découvrir ce personnage singulier, son passé, et son avenir. Pour comprendre aussi ce qui a mené à cette situation, et ce qui en découlera. Un thriller psychologique très agréable écrit par une auteure dont j'apprécie découvrir la plume au fil de mes lectures.
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